À partir du 1er septembre 2026, de nouvelles règles du Code de la voie publique, désormais régionalisées, entreront en vigueur en Wallonie. Elles découlent de l’arrêté du Gouvernement wallon du 17 juillet 2025, publié au Moniteur belge le 29 août 2025. Ce texte modifie l’arrêté du 23 mai 2019 sur les délégations de pouvoirs au Service public de Wallonie (SPW) et marque une nouvelle étape dans la gestion de la circulation et de l’usage des routes régionales et communales.
Des compétences renforcées pour les agents
Le texte précise les pouvoirs et missions des agents qualifiés et des signaleurs chargés d’encadrer la circulation. Ces acteurs de terrain, souvent au contact direct des conducteurs, voient leur rôle mieux défini. Ils disposeront de prérogatives élargies pour contrôler certaines infractions, donner des injonctions sur la voie publique et assurer la sécurité lors d’événements, de chantiers ou de situations exceptionnelles. Cette clarification vise à uniformiser la pratique dans toute la Wallonie et à éviter les interprétations divergentes d’une commune à l’autre.
Un éventail large de matières concernées
L’arrêté touche à plusieurs aspects essentiels de la circulation routière :
- les limitations de vitesse et leurs dérogations éventuelles,
- les conditions de chargement et de fixation de la marchandise,
- les restrictions de dépassement pour certains véhicules lourds ou agricoles,
- la signalisation routière et ses modalités d’implantation,
- l’encadrement des essais et tests réalisés sur voie publique,
- les sanctions et mesures d’exécution, avec un renforcement du rôle des autorités locales.
Focus thématique 1 : les nouvelles règles de vitesse
La question de la vitesse reste au cœur des préoccupations. L’arrêté introduit des ajustements pour tenir compte des spécificités locales : zones scolaires en milieu urbain (Namur, Charleroi, Mons), routes régionales traversant des villages (Dinant, Andenne) ou axes à forte densité de circulation (Huy). Les limitations pourront être adaptées avec davantage de souplesse, mais sous un cadre plus strict, afin de garantir une lisibilité uniforme pour les usagers.
L’objectif est de mieux cibler les zones sensibles, plutôt que de multiplier les exceptions, et de rendre la réglementation plus compréhensible pour l’ensemble des conducteurs.
Focus thématique 2 : le rôle accru des agents qualifiés
Jusqu’ici, les missions des agents qualifiés pouvaient sembler diffuses. L’arrêté vient renforcer leur position : ils auront un pouvoir clair pour dresser des constats, intervenir sur les comportements dangereux et appliquer certaines sanctions. Leur assermentation et leur formation sont prévues pour garantir un haut niveau de compétence et d’impartialité. Cette évolution doit permettre une gestion plus réactive et efficace des problématiques locales, là où la police judiciaire n’intervient pas toujours en priorité.
Une régionalisation qui se concrétise
Depuis la sixième réforme de l’État, les régions disposent d’une compétence accrue en matière de sécurité routière. La Wallonie continue de traduire cette autonomie par des textes qui tiennent compte des réalités locales : densité urbaine autour de Namur et Charleroi, zones transfrontalières vers Mons et Dinant, voiries rurales en Hesbaye ou dans le Condroz. La régionalisation permet d’affiner les règles et de les adapter à la diversité des usages sur le territoire.
Ce que doivent retenir conducteurs et professionnels
Pour les conducteurs, l’entrée en vigueur de ces règles signifie qu’il faudra être attentif aux ajustements régionaux, en particulier en matière de vitesse et de signalisation. Pour les entreprises de transport et de logistique, qui naviguent entre Wallonie, Flandre et Bruxelles, il sera essentiel de mettre à jour les procédures internes et de former les chauffeurs à ces spécificités.
Une réforme tournée vers la sécurité
Au-delà de la technique juridique, la finalité est limpide : renforcer la sécurité routière en clarifiant les compétences, en adaptant les règles aux réalités du terrain et en donnant aux agents des outils d’action plus précis. L’arrêté du 17 juillet 2025 s’inscrit dans une logique de prévention et de cohérence, afin que la voie publique reste un espace sûr, lisible et respecté.



